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Unsri Gschìcht pour une Alsace riche de son histoire
18 juin 2023
La Collectivité européenne d’Alsace a lancé en avril dernier une « grande contribution citoyenne » intitulée « Construisons ensemble l’Alsace de demain ». Unsri Gschìcht souhaite contribuer et faire entendre sa voix concernant l’histoire et sa transmission.
L'histoire de l'Alsace pour tous
L’histoire de l’Alsace n’est pas enseignée. Certes, l’intégration d’aspects régionaux dans les cours d’histoire fait partie de la liberté pédagogique des enseignants, mais ces derniers sont fortement contraints dans leurs choix par les programmes. « Tout au plus organise-t-on quelques sorties dans la région, qui ne peuvent donner, du fait de leur caractère exceptionnel, qu’un regard parcellaire sur l’histoire de l’Alsace », regrette Eric Ettwiller, président d’Unsri Gschìcht. Par ailleurs, l’option Culture Régionale ne concerne que 4% des collégiens alsaciens et 1% des lycéens… et on n’y parle pas forcément d’histoire. Face à cette situation, Unsri Gschìcht ne voit qu’une seule solution : que la compétence de l’enseignement de l’histoire, et de l’enseignement en général, revienne à la CeA. Les programmes d’histoire devront inclure des dimensions régionales et des supports pédagogiques alsaciens être conçus.
Toute l'histoire de l'Alsace
« Si on veut créer de l’identité alsacienne positive, on ne peut plus réduire l’histoire de l’Alsace aux deux conflits mondiaux », affirme Eric Ettwiller. Pour ce faire, Unsri Gschìcht invite la CeA à faire vivre un centre de recherche et d’interprétation supérieur en qualité à la proposition anxiogène du Mémorial d’Alsace-Moselle, qui résume l’histoire régionale à la Seconde Guerre mondiale. Au contraire, il faut englober l’histoire longue et des éléments équilibrés, objectifs et critiques, y compris la répression de l’identité régionale dans son expression linguistique et le mépris, par la France, du droit international concernant les minorités. La dimension rhénane devra également apparaître.
L'histoire au présent et au futur
Unsri Gschìcht a toujours considéré la connaissance de l’histoire comme un moyen de revitaliser la conscience alsacienne. A commencer par l’alsacien et l’allemand. « Rappelons aux Alsaciens que l’allemand n’est pas une langue étrangère, mais leur langue patrimoniale », suggère Eric Ettwiller. Cela peut être fait par l’étude d’auteurs alsaciens, comme Albert Schweitzer, en cours d’allemand, ou encore par le rétablissement de l’enseignement de culture régionale obligatoire dans la filière bilingue au collège, supprimé par le rectorat en 2016. Sur le terrain de la mémoire, les commémorations officielles de la CeA devraient s’attacher aux événements régionaux et le contenu des commémorations de sortie de guerre devrait être adapté à la réalité alsacienne, en élargissant la célébration à la mémoire civile.
Dans L'Ami Hebdo du 25 juin 2023 :